L’ancien Premier ministre guinéen, Ahmed Tidiane Souaré, qui dirigé une équipe de 21 observateurs de l’Union Africaine (UA) à l’élection présidentielle djiboutienne, a présenté mardi, 20 avril 2021, à travers un point de presse, le rapport de sa mission d’observation à la presse.
Cette élection s’est déroulée le 09 avril 2021. À l’issue du scrutin, le président sortant a été déclaré élu avec 97,44% des suffrages exprimés contre 2,56% pour son challenger. Ismaël Oumar Guelleh brigue ainsi un sixième mandat à la tête de son pays.
Au terme de sa mission, Ahmed Tidiane Souaré s’est tout d’abord réjoui de la confiance dont il a bénéficié de la part du président de la commission de l’Union Africaine. « J’ai bénéficié de la confiance du président de la commission de l’Union Africaine qui a bien voulu me désigner chef de la mission d’observation de l’élection présidentielle en République de Djibouti. Ce sont des missions qu’on peut qualifier de classique maintenant au niveau du continent dans la mesure où l’UA a défini un cadre réglementaire pour ces missions d’observation. Il s’agit évidemment de faire en sorte que les processus électoraux dans les différents pays du continent soient suivis par la commission de l’Union Africaine et cela dans le cadre du respect de la charte sur la démocratie des élections et de la bonne gouvernance établie par l’UA depuis 2012 mais aussi la déclaration sur la démocratie faite par la même institution depuis 2002. C’est un combat pour le renforcement de la démocratie au sein du continent. Ces missions d’observation se déroulent selon les directives de l’Union Africaine », a-t-il déclaré.
Plus loin, l’ancien Premier ministre a expliqué le contexte dans lequel le scrutin s’est déroulé. « L’élection s’est passée dans des circonstances d’apaisement je dirais même surprenantes parce que c’était un calme olympien aussi bien au niveau des déclarations qu’au niveau du déroulement de la campagne. Il n’y avait pas de haine verbale, pas d’appel au boycott, pas d’appel à manifester. L’opposition avait juste pris la décision de ne pas participer laissant le choix à chaque citoyen d’avoir le choix qui lui sied. Nous avons trouvé là une situation apaisée qui se dégageait déjà depuis la série de rencontres que nous avons eue aussi bien avec l’opposition que la mouvance présidentielle et les institutions. L’opposition nous a expliqué qu’elle ne participera pas à ce scrutin parce qu’il intervient à la suite d’un dialogue national qui avait été organisé mais les conclusions n’avaient pas été suffisamment prises en compte dans leur totalité par le gouvernement. Donc elle a décidé de se retirer du processus électoral tout en soulignant qu’elle était attachée à la paix et qu’elle ne souhaitait aucune violence ni physique ni verbale pour le peuple djiboutien. C’est un esprit qu’on a salué », s’est-il réjoui.