A l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, fêtée cette année 2021 sous le thème « mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes », la présidente de l’ONG Femme, Développement et Droits Humains en Guinée (FDDHG), Moussa Yéro Bah, a accordé une interview à notre rédaction, pour donner quelques explications sur ce phénomène en Guinée.
Tout d’abord, elle a souligné que cette journée est l’occasion pour les activistes des droits des femmes, de faire le point sur la lutte menée pour le respect des droits des femmes. Mais aussi, de tirer des leçons sur ce qui a marché et ce qui n’a pas marché par rapport aux objectifs fixés.
Ensuite, elle a fait comprendre qu’en Guinée, le constat est que nous avons la chance de constater que de plus en plus des personnes osent dénoncer les violences faites aux femmes. Elles déposent les plaintes sur certains cas. Parce qu’explique-t-elle, dans le passé, il y avait un tabou qui entourait sur le sujet de violences faites aux femmes. Il y a des gens qui abusaient des femmes, en les faisant croire que c’est tout à faire normal, que cela fait partie des valeurs de nos sociétés.
Selon l’activiste Moussa Yéro Bah, les choses sont en train d’évoluer aujourd’hui en faveur des femmes. « De plus en plus, les femmes sont entrain de connaître leurs droits. Elles sont en train de poser beaucoup d’actes dans le sens de la parité, de l’émancipation.
Pour illustration, en Guinée, la loi sur la parité a été adoptée à l’assemblée nationale. Elle permet d’avoir beaucoup de femmes dans les structures de prises de décisions notamment, l’assemblée nationale. D’ailleurs, c’est le cas des nouvelles autorités du pays qui ont exigé qu’il ait 30% de femmes au Conseil National de la Transition (CNT) », a-t-elle fait savoir.
Aussi, elle a énuméré des cas de violences dont sont victimes les femmes en Guinée dont entre autres, la traite, les violences conjugales, les violences sexuelles, c’est-à-dire le viol, le harcèlement sexuel, les violences économiques, c’est-à-dire, lorsque l’époux empêche sa femme d’entreprendre une activité économique, afin d’avoir ses propres revenus.
Pour efficacement lutter contre ces violences, elle a également suggéré, l’application de la loi, la formation, l’information et la sensibilisation des personnes, surtout les femmes sur leurs droits et sur les outils à utiliser contre le phénomène notamment, l’OPROGEM.
Pour elle, au-delà de la loi, il faut que la justice arrête de banaliser les crimes qui sont commis sur les femmes. Il faut que la justice applique la loi. Il faut également que les pesanteurs socioculturelles s’arrêtent. Il faut que les officiers de police judiciaire fassent normalement leur travail, en menant des enquêtes. Il faut que les gens à tous les niveaux jouent leurs rôles.
Jacob Gui