Mohamed Tall, UFR: “Nous sommes en train d’assister à un recul extraordinaire de la démocratie”

La comparution d’Abdourahamane Sanoh ce lundi devant le tribunal de première instance de Mafanco pour participation délictueuse à une réunion est très mal perçue par des activistes de la société civile et quelques acteurs politiques. C’est le cas du directeur de cabinet du président de l’UFR.

Interrogé ce mardi 10 janvier 2023, Mohamed Tall a parlé de dictature de la part des autorités de la transition.

“C’est totalement surréaliste, nous sommes en train d’assister à un recul extraordinaire de la démocratie et des droits de l’homme dans notre pays. Depuis 18 mois, tout a été interdit. Les manifestations sont interdites, on n’a pas la liberté d’expression, on ne peut pas se mouvoir librement, on ne peut même plus se réunir. Ça m’inquiète énormément parce que c’est une véritable dictature qui est en train de s’installer dans notre pays. Les autorités du CNRD veulent faire poser une charpe de plomb sur notre pays et je crois qu’il faudrait que l’ensemble des Guinéens épris de paix soient vigilants et très attentifs par rapport à cela”, réagit l’ancien député qui n’a pas manqué de s’exprimer sur le cas des détenus d’opinion et politique à la maison centrale de Conakry.

“C’est la justice qui est aujourd’hui totalement instrumentalisée. Vous le savez,  il y a au niveau de la maison centrale deux catégories de détenus. Il y a d’une part des détenus d’opinion qui n’ont rien à avoir en prison et la deuxième catégorie est constituée de personnes qui est supposée avoir détourné des deniers publics . Personne n’est contre de juger ou condamner des gens qui sont convaincues de détournement. Le problème qui se pose ici c’est près d’un an pour certains ils sont en prison sans procès. On ne peut pas admettre dans un pays qui se veut un pays de droit que des gens soient détenues sans preuve et sans procès. Il faudrait que la justice essaie de se saisir de ce dossier pour le faire avancer et éclairer la lanterne des Guinéens”.

Selon l’ancien ministre de l’Élevage,  pour redresser cette transition, il faut avoir une volonté politique et que le CNRD  explique clairement ses intentions.

“On ne peut pas comprendre la trajectoire du CNRD depuis son avènement. Les premières heures qui ont suivi la prise du pouvoir le discours était très louable et très vite, on a assisté à un acharnement contre la classe politique et qui s’est rapidement étendu à l’ensemble des acteurs qui dénoncent le comportement du CNRD.

Aujourd’hui, on en est à interdire les réunions, l’ensemble des acteurs politiques sont aujourd’hui soit en prison ou en exil, soit sous contrôle judiciaire avec une menace directe de se retrouver en prison.    Pour changer cela, il faut instaurer un véritable dialogue inclusif pour permettre à tout le monde de se retrouver pour dégager des solutions consensuelles. C’est la seule manière pour créer un climat appaisé en Guinée”.

avec  lerevelateur224.com