Région de Boké : Plusieurs communautés disent stop aux MGF

Les communautés des sous-préfectures de Kamsar, Koba et Sangarédi, ont unanimement déclaré publiquement cette semaine l’abandon définitif de la pratique des Mutilations Génitales Féminines (MGF)/excision et mariages d’enfants.

Elles l’ont fait savoir à l’occasion d’une cérémonie qu’elles ont organisée à cet effet, sous la présidence de l’autorité régionale représentée par la directrice de Cabinet du Gouvernorat de Boké, Mme Diallo Hadja Gnalen Condé.

La rencontre s’est déroulée dans le district de Madina Borbof, en présence des cadres de la direction préfectorale et ceux de l’inspection régionale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables.

Cet abandon collectif, rappelle l’inspecteur régional de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables de Boké, Abdoulaye Diallo, fait suite à de nombreuses campagnes de sensibilisation et de séances de formation qui ont abouti à la renonciation des pratiques ancestrales de Mutilations Génitales Féminines sur la base d’une déclaration publique.

Précisant que malgré tous les efforts consentis par les autorités centrales, le taux de prévalence des MGF signalé en 2018 en Guinée est toujours de 94,5% chez les filles/femmes âgées de 15 à 49 ans et de 39% chez les filles âgées de 0 à 14 ans où la région de Boké enregistre une augmentation de plus 3,8%.

En outre, M. Diallo salue la volonté du Ministère de la Promotion féminine qui, selon lui, applique à la lettre, la politique du Gouvernement au profit de la couche féminine.

De Madina Borbof dans Kamsar (Boké) à Koba dans Boffa en passant par Sangarédi (Boké), la directrice de Cabinet du Gouvernorat de Boké, a exhorté les communautés au respect de leurs engagements collectifs. Hadja Gnalen Condé a également vanté les sacrifices consentis par le gouvernement guinéen et ses partenaires en matière de la protection des femmes et filles du pays.

Elle s’est par ailleurs engagée à transmettre fidèlement et à qui de droit, les doléances formulées par les communautés de Kamsar, Koba et Sangarédi à l’endroit des autorités compétentes.

Dans  leurs déclarations respectives, les communautés des trois communes de convergence de la région de Boké se sont engagées « à appuyer toute synergie d’action en faveur de la protection de l’Enfant, protéger 100% des filles non excisées et non mariées, dénoncer toute tentative d’excision ou mariage de filles avant 18 ans requis à travers un mécanisme de surveillance communautaire, veiller à l’interdiction de la médicalisation de l’excision, appuyer l’enregistrement des enfants dès leur naissance et leur scolarisation et surtout, veiller à la prise en compte de la protection dans le plan du développement local (PDL) de leurs  communes respectives ».

Mohamed Camara pour yodalan.com