Guinée-Justice : 201 magistrats et élèves greffiers prêtent serment à la Cour d’appel de Conakry

Cent un (101) magistrats et cent (100) élèves greffiers ont prêté serment ce vendredi 16 mai 2025, dans la salle d’audience du tribunal ad hoc de Dixinn. Il s’agit de la 7ᵉ promotion fraîchement sortie du Centre de formation judiciaire de la Cour d’appel de Conakry.

Cette audience solennelle de prestation de serment a réuni plusieurs magistrats venus de tout le pays, des partenaires techniques et financiers, le ministre de la Justice et son cabinet, ainsi que les familles des récipiendaires.

C’est une étape majeure dans la carrière des 201 récipiendaires. Selon le procureur général près la Cour d’appel de Conakry, cette prestation de serment représente bien plus qu’un simple passage protocolaire : elle constitue un engagement solennel au service de la justice.

Aux nouveaux magistrats, il a souligné que cette promesse les engage « dans leur chair, dans leur esprit et dans la durée ».

Le procureur général Fallou Doumbouya, faisant son à l’occasion de cette prestation de sermon

« Elle fait de vous non pas de simples agents de la loi, mais des incarnations vivantes de la justice, cette vertu cardinale qui, selon Saint Augustin, fonde la légitimité même de l’État. Là où il n’y a pas de justice, il n’y a pas de République, disait Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu.

Et en Guinée, aujourd’hui, vous êtes appelés à devenir les pierres angulaires de cette République en pleine refondation. Le Centre de formation judiciaire vous a transmis plus que de simples connaissances : il vous a inculqué une posture, un ethos, bref un savoir-faire, et surtout, un savoir-être.

Vous avez étudié le droit dans ses arcanes les plus techniques : procédures civiles, procédures pénales, droit administratif, principes constitutionnels. Vous vous êtes confrontés aux réalités du terrain à travers des stages immersifs.

Mais au-delà de cette technicité, vous avez été initié à ce que j’appelle le “savoir-être judiciaire” — celui qui exige humilité, rigueur, écoute, et sens du discernement. Un magistrat ne brandit pas le droit comme une épée ; il le manie avec la sagesse d’un artisan et la retenue d’un sage », a déclaré Fallou Doumbouya, procureur général près la Cour d’appel de Conakry.

Ces nouveaux magistrats seront prochainement déployés dans les différents cours et tribunaux du pays.

« Vous serez attendus. Vous serez observés. Et parfois, vous serez contestés, car le juge, par essence, doit être au-dessus des passions, des pressions et des intérêts.
Votre boussole sera l’impartialité. Votre éthique, la neutralité. Votre force, le silence et l’indépendance », a déclaré Fallou Doumbouya, procureur général près la Cour d’appel de Conakry, surnommé « l’empereur des poursuites ».

Poursuivant, le chef du parquet général a rappelé que la Guinée traverse une phase décisive de son histoire.

« Le peuple guinéen aspire à une justice forte, crédible et rapide. Cette exigence est légitime. Elle est d’autant plus pressante que la justice constitue désormais, selon la volonté affirmée par le président Mamadi Doumbouya, la boussole qui orientera chaque citoyen guinéen, comme il l’a déclaré au lendemain du 5 septembre 2021.
Il vous souviendra aussi que le chef de l’État a engagé – et continue d’engager – des réformes courageuses visant à redonner à l’institution judiciaire ses lettres de noblesse.
Cette ambition trouve un relais fort dans l’engagement du garde des Sceaux, dont je salue ici la détermination, la vision et la proximité avec les acteurs judiciaires.
À travers vous, jeunes magistrats, c’est une nouvelle espérance qui prend corps. Vous êtes les porte-flambeaux de cette justice nouvelle, indépendante, intègre et accessible », a ajouté Fallou Doumbouya.

Aux 100 nouveaux greffiers également, le procureur général près la Cour d’appel de Conakry a rappelé que le serment qu’ils ont prêté va bien au-delà d’une simple formule rituelle. Il s’agit d’un pacte moral, d’une promesse faite à la République, aux justiciables, et à leur propre conscience.

« Durant votre séjour au Centre de formation judiciaire, vous avez acquis le savoir — la connaissance technique du droit —, le savoir-faire — la maîtrise des procédures, des techniques d’archivage, de notification, de rédaction et d’audience —, et surtout le savoir-être : cette posture éthique empreinte de réserve, de loyauté et de rigueur, sans laquelle aucune justice ne peut prospérer.
Vous serez les gardiens silencieux des procédures, les témoins discrets mais essentiels des débats judiciaires, les piliers de la mémoire juridique de nos juridictions.
Votre plume sera l’archive de la justice.
Votre rigueur, le garant des droits des parties.
Votre probité, la clé de la confiance du peuple en ses institutions.
Agissez toujours avec conscience.
En prêtant serment, vous embrassez une mission délicate. Il ne s’agit pas seulement de classer des dossiers, mais de porter la dignité de la justice, d’interagir avec juges, avocats, justiciables, dans le respect absolu des règles de procédure, mais aussi dans l’écoute, l’empathie et l’équité.Vous serez confrontés à des cas complexes, à des tensions humaines, à des décisions lourdes de conséquences », a déclaré Fallou Doumbouya.

AVEC  Africaguinee.com