TEMOIGNAGE : JMJ REND HOMMAGE AU PROFESSEUR DJIBRIL TAMSIR NIANE

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Interrogé à chaud sur la vie de l’immense historien que fut Djibril Tamsir NIANE qui vient de tirer sa révérence à Dakar, Justin MOREL Junior a répondu à la presse nationale. Extraits.

« Il était notre conférencier sur la traite négrière. A ce titre, nous l’avions côtoyé étudiants-professeur, mais avant cela, comme tout Guinéen, comme tout Africain, nous avons lu et étudié L’épopée mandingue, l’histoire de Soundiata Keita qu’il a écrite, qui était une thèse de mémoire puis, qui a été éditée. Cela a fait l’objet d’une grande diffusion internationale qui a fait de lui une des références sur l’oralité de l’histoire africaine. Et à ce titre, il est incontournable. 

Il avait une vaste culture. Il a contribué avec l’UNESCO à la rédaction de l’Histoire générale de l’Afrique. C’est quelqu’un qui a dirigé la Fondation de Senghor au Sénégal. C’est un immense homme de culture qui nous a quittés. Il est mort par un effet, comme on dirait, de gémellité. Comme par hasard, sa sœur jumelle est décédée  et le même jour, c’est lui qui décède. C’est un signe du destin. 

Et aux durs moments de l’incendie de sa bibliothèque, j’ai été de ceux qui étaient à côté de lui et j’ai été très heureux que le gouvernement ait décidé de l’appuyer pour reconstruire cette bibliothèque et même l’agrandir…

L’Homme est toujours une symphonie inachevée. Et à ce titre, il avait beaucoup d’ambitions, de projets. C’était un homme à projet malgré son âge. Il avait toujours des recherches qu’il voulait mener sur notre histoire, sur notre historicité et apporter des éléments palpables. Je sais que l’histoire de Niani lui tenait particulièrement à cœur. Il a été toujours malheureux que la grande exposition dont il rêvait, qui devait traverser la Guinée, n’ait jamais lieu. Et cette exposition devait être la présentation des recherches qu’il avait à l’époque organisées avec des chercheurs et historiens polonais sur le site même de Niani, ancienne capitale du Manding. Je sais qu’il avait une frustration intérieure de ce guinéen qui aurait bien voulu faire beaucoup plus pour son pays, mais à qui toutes les opportunités n’ont pas toujours été malheureusement offertes. Mais toute vie est faite aussi d’insatisfaction, d’accomplissement. Il y a toujours des regrets que chacun assume et que d’autres devraient pouvoir réhabiliter pour avancer ou faire avancer ou faire avancer le pays.  »

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