Kaporo rails/ entre destruction des écoles, mosquées et églises: les victimes alertent…

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Il ya un an et quelques mois depuis que le ministère de la ville et de l’aménagement du territoire appuyé par le haut commandement de la gendarmerie nationale a procédé à un deguerpissement des milliers de personnes à Kaporo rails, Kipé 2 et Dimesse. Et après cette désolation de la population qui y vivait, les mêmes autorités ont procédé à la destruction des lieux de culte se trouvant dans la zone. C’est pourquoi le collectif de ces victimes tirent une sonnette d’alarme et réaffirme sa ferme volonté de continuer la lutte. Dans un communiqué publié tard la nuit de ce samedi, les victimes ont accusé les autorités d’avoir emporté certains objets que contenaient les mosquées, écoles et églises. 
              Communiqué
Le collectif des victimes de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse 2019 porte à l’attention de l’opinion nationale et internationale de la démcommuniqué olition de l’école Balouta Diallo ce samedi 16 mai 2020. Les hommes de Monsieur Alpha Condé sont arrivés sur les lieux aux alentours de 14h avec un bulldozer pour procéder à l’opération.
Pour rappel, l’école Balouta Diallo dispose d’une autorisation de construction ayant le numéro 89/MEPU-FP/CAB/SSP/SPEP/9 signée le 25 février 1993 par la ministre de l’enseignement pré-universitaire et de la formation professionnelle Mme Diallo Hadja Aicha Bah. Dix mois après, le 06 décembre 1993, l’établissement est autorisé à fonctionner grâce à l’arrêté ministériel numéro 197/MEPU-FP/CAB/SSP/93. Ces différents actes ont été publiés dans le journal officiel de la République. Les autres écoles privées de la zone : Oumou Banouna Sy, La Référence, La Persévérance…ont été autorisées respectivement par les ministres : Dénis Galéma Guilavogui, Elhadj Ousmane Souaré, Ibrahima Kalil Konaté. C’est la preuve irréfutable que ces constructions tout comme nos maisons n’étaient pas illégales et la zone n’est nullement une propriété de l’Etat.
La destruction des écoles de Kaporo-Rails a été précédée par celle des lieux de culte. A ce jour, il n’existe ni mosquées ni églises dans la zone déguerpie. Certaines des mosquées ont été détruites en plein Ramadan. Pire, ces lieux ont été pillés et une partie de leur contenu emportée par les forces du régime en complicité avec le chef de quartier Alpha Mamadou Saliou Barry, devenu les yeux et les oreilles du pouvoir. Ce qui se passe actuellement à Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse traduit la panique au plus haut sommet de l’Etat guinéen. Le pouvoir d’Alpha Condé veut à tout prix faire disparaitre toutes les preuves sur le site dans la perspective d’un transport judiciaire de la Cour de Justice de la CEDEAO. Dans la plus grande précipitation, des camions et machines s’activent à emporter les gravats et des quantités importantes de terre qui sont vendus à des particuliers. Le tout est couronné par la transformation d’une partie du site en dépotoir d’eaux usées provenant des toilettes de Conakry. La manne financière obtenue est partagée entre les unités de police et de gendarmerie qui opèrent dans la zone et l’équipe d’Ibrahima Kourouma, ministre de la ville et de l’aménagement du territoire.
Le collectif des victimes de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse, tient à témoin l’opinion nationale et internationale contre les agissements du pouvoir guinéen, met en garde toute entreprise ou personne physique contre toute implantation dans cette zone litigeuse. chercher à acquérir un domaine à Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse où 19.219 personnes ont été expulsées de force, revient à se lancer dans une aventure risquée.  Les images actualisées et les constats d’huissiers sont déjà dans les mains de l’avocat des victimes. Le collectif réaffirme sa ferme détermination à mener cette lutte contre l’injustice jusqu’à la victoire finale.
Conakry le 16 mai 2020
La cellule de communication du collectif
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