La Cour suprême a rendu son arrêt sur le pouvoir engagé par l’ancien premier ministre contre l’ordonnance de son placement en détention provisoire. Ce dernier arrêt de la juridiction suprême du pays confirme le placement en détention provisoire de Dr Ibrahima Kassory Fofana. C’est la déception totale chez la défense, peut-on lire dans les propos d’un de ses avocats.
Interpellé dans l’émission Mirador, Maitre Dinah Sampil, membre du Collectif de la défense de Kassory s’est montré profondément déçu de la décision rendue mardi 28 février 2023 sur une requête introduite devant la Cour Suprême depuis Août 2022.
« Le recours qui était là était contre le refus du procureur spécial de refuser d’exécuter une des décisions… Que la cour suprême appuie le refus du procureur d’exécuter une décision de justice c’est surprenant, c’est critiquable, ce n’est pas reluisant. Ce que je peux dire cest que pour ce refus la cour suprême n’avait pas besoin de six mois d’analyse. Pour une question de liberté, imaginez-vous depuis Août, ce n’est qu’hier en fin février que la décision est finalement sortie dans le sens de la déception. On portait assez d’espoir sur cette institution en raison de sa qualité d’abord de juridiction suprême et ensuite en raison de la qualité des magistrats qui la composent. Il n’est donc pas satisfaisant pour nous qu’à ce stade de la procédure qu’une décision aussi critiquable que celle qui a été rendue soit de la provenance de la juridiction suprême. A mon avis la cour suprême aurait mieux perfectionner sa décision…», a fustigé cet avocat.
Pour le jugement de son client, Maitre Dinah Sampil craint une parodie de justice.
« Par des signes que nous avons reçus, des preuves que des autorités judiciaires nous ont données, le procès qui pointe à l’horizon ne peut pas être juste et équitable, parce que chacun a donné déjà sa décision. La prise de position en faveur des autorités d’une part. D’autre part Kassory est malade, la première des choses c’est de le soigner. Qu’il retrouve sa santé pour pouvoir se défendre normalement. Si ces conditions ne sont pas remplies c’est sûr que nous allons dans une parodie de justice qui déjà est connue par la décision qui va tomber », a-t-il martelé.
Au regard des irrégularités dont il se prévaut, le conseil de l’ancien premier ministre entend boycotter le procès.
« En tant que défenseur je ne suis pas prêt à m’associer comme complice à une telle démarche. Je ne me présenterai pas dans ses conditions. Je parle en mon nom personnel et au nom du collectif de la défendre d’Ibrahima Kassory Fofana. D’abord est-ce qu’il sera en mesure physiquement d’aller dans un procès? Un malade peut-il comparaître devant une juridiction? Quelqu’un qui ne peut pas se tenir debout, comment la cruauté va pousser jusqu’à l’amener dans une brancarde? », s’interroge l’avocat.
Au-delà des requêtes introduites devant les juridictions nationales, les avocats de Kassory ont saisi la Cour de justice de la CEDEAO.
Après cet arrêt confirmant son placement sous mandat de dépôt, l’ancien premier ministre n’est pas désarmé pour sa mise en liberté. Il s’attend également à une décision de la même juridiction, concernant le recours formulé par le procureur spécial près la CRIEF contre l’ordonnance de sa mis en liberté. Si la Cour confirme l’arrêt de la chambre spéciale de contrôle de l’instruction, qui a confirmé l’arrêt de la chambre de l’instruction, l’homme plébiscité par les militants du RPG AEC pourrait être remis en liberté. Au cas contraire, il restera en prison jusqu’au procès statuant sur sa culpabilité ou non.
avec kalenews.org