Bras de fer PM et Garde des Sceaux: Le juriste Makanéra Kaké dit qu’il y a un problème sérieux en Guinée qui n’a pas été compris
Le juriste Dr. Alhassane Makanéra Kaké a, au cours d’un entretien accordé à un média de la place jeudi, 15 février 2024 à Conakry, a évoqué les prérogatives dans les prises de décisions d’un premier ministre, chef de gouvernement à celles d’un ministre dans le cadre du fonctionnement de l’administration.
Dr. Alhassane Makanéra Kaké, a indiqué que dans le processus de décisions, il y a le conseil interministériel, le conseil du gouvernement, le conseil des ministres. Selon lui, en Guinée on confond conseil du gouvernement avec conseil interministériel.
« Maintenant ce qu’ils appellent conseil interministériel, c’est là-bas les décisions sont préparées. Et c’est en conseil des ministres présidé par le président de la République que les décisions sont prises. Il appartient donc à chaque ministre d’appliquer les décisions prises en conseil des ministres. Voici ce que la procédure dit. Mais quand on lit les lettres, le premier a été informé de la même façon que son homologue. Alors que si on écarte cela, on ne peut plus parler de la collégialité du gouvernement, on parle d’individualité dans le gouvernement », a-t-il soutenu.
S’agissant de la situation qui gangrène le fonctionnement de l’administration guinéenne depuis des lustres, le juriste Makanéra Kaké a dit qu’il y a un problème sérieux en Guinée qui n’a pas été compris.
« Et là, je me suis battu fatigué. Le fait que l’exécutif est monocéphale, on continue à croire mordicus que le décret ne peut être pris que par le président de la République. Alors que dès qu’on dit chef de gouvernement, le décret est partagé entre le premier ministre et le président de la République. Cadrer l’action de chacun, il ne l’a pas fait. C’est pourquoi ce que le premier ministre recueille aujourd’hui, c’est l’arbre qu’il a planté. C’est le fruit amer qu’il est en train de recueillir. S’il prenait le décret c’était très simple. C’est de s’asseoir prendre un décret annuler ce que l’autre a fait. Mais s’ils (dirigeants) ont été trompés par des mauvais juristes depuis l’indépendance, qui dit que le premier ministre prend un arrêté, il ne peut rien contre l’arrêté d’un ministre, ça veut dire qu’il y a la confusion dans la gestion du gouvernement », a-t-il conclu.
Fodé Oumar Kéita