«En voulant empêcher SONKO d’être candidat, Macky a créé les conditions pour ne pas l’être lui-même», dixit Boubacar Boris DIOP
Le ‘ni oui ni non’ ne tient plus pour le président de la République qui fait toujours mystère sur sa candidature. L’écrivain et analyste politique Boubacar Boris Diop, affirme qu’il s’est auto exclu du prochain scrutin présidentiel.
L’affaire de viol présumé a le mérite de régler la question du troisième mandat. Dans un entretien accordé au site Kirinapost.com, Boubacar Boris Diop affirme que la question du troisième mandat est définitivement réglée. «Même dans ses rêves les plus fous, Macky Sall n’ose plus l’envisager», dit-il. «En plus du peuple, ses parrains étrangers, dont l’avis est d’ailleurs beaucoup plus important pour lui, s’y opposeront fermement», poursuit-il. L’écrivain Boubacar Boris Diop souligne qu’en voulant empêcher Sonko d’être candidat en 2024, Macky Sall a créé les conditions pour ne pas l’être lui-même. «Pour 2024, Macky s’est mis hors course tout seul, comme un grand. La vraie défaite de ceux qui, magistrats ou ministres, sont à l’origine de l’affaire du ‘Sweet Beauté’, c’est cette clarification politique majeure, qui n’était pas au programme des festivités», assène l’écrivain, ajoutant qu’ils devraient être limogés, l’impunité étant la pire ennemie de l’Etat de droit. Maintenant, soutient-il, le fait que le président sache qu’il sera forcé de partir dans trois ans, nous fera vivre d’ici là dans un tout autre pays, même s’il va continuer à s’appeler le Sénégal. D’après lui, tout sera désormais vu, dit et analysé à cette aune-là. «Il ne sera plus du tout le même chef d’Etat ni même, tout simplement, le même homme. Le réveil aura été brutal. Reste à souhaiter que nos finances publiques puissent survivre aux assauts d’une clientèle politique pléthorique qui n’a plus que mille jours pour assurer ses arrières», indique-t-il. Par ailleurs, s’agissant des émeutes, Boubacar Boris Diop note que c’est la toute première fois que dans son fameux pré carré les intérêts de la France sont attaqués par des populations en colère. «Ce message très clair a pu surprendre quelques stratèges parisiens mais on le sentait venir avec les événements du Mali, de Centrafrique, avec le rejet du franc CFA, l’ouverture des archives de l’Elysée sur le Rwanda, les déclarations et postures pour le moins maladroites de Macron, les malheurs de Sarkozy et de Bolloré, pour ne citer que ces exemples. Dans le cas particulier du Sénégal», dit-il encore.
Charles G.DIENE